Psychologue remboursement mutuelle covid : ce qu’il faut savoir pour être bien pris en charge

Pourquoi la santé mentale a (enfin) gagné en visibilité depuis le Covid-19
Pendant longtemps, consulter un psychologue relevait encore d’un acte discret, voire tabou. Pourtant, la crise sanitaire liée au Covid-19 a changé la donne. Isolement, anxiété, surcharge mentale, peur de l’avenir… Les motifs de détresse psychologique se sont multipliés et démocratisés. Résultat, la santé mentale est passée au premier plan des préoccupations pour de nombreux Français.
Face à cette réalité, l’État et les mutuelles ont réagi en adaptant leurs dispositifs de remboursement. Mais entre les aides mises en place pendant la crise, celles qui ont pris fin, et celles qui perdurent aujourd’hui, difficile de s’y retrouver. Alors, comment se faire rembourser une consultation chez le psychologue en 2024 ? Que reste-t-il des dispositifs exceptionnels post-Covid ? Faisons le point.
Ce que prévoit l’assurance maladie : une prise en charge sous conditions
Depuis le 5 avril 2022, un nouveau dispositif est en place : MonPsy. Ce programme permet le remboursement partiel de consultations chez un psychologue, à condition que celui-ci soit partenaire du dispositif. Voici les principales caractéristiques :
- Consultation remboursée à hauteur de 60 % par l’Assurance Maladie, et le reste pris en charge par la complémentaire santé (mutuelle) – si vous en avez une.
- Jusqu’à 8 séances par an peuvent être remboursées.
- Le tarif est plafonné à 40 € pour la première séance (bilan), puis 30 € pour les suivantes.
- Une prescription médicale obligatoire, délivrée par un médecin généraliste, est requise pour ouvrir droit au remboursement.
Attention : ce dispositif ne couvre pas les consultations chez un psychologue non partenaire du programme, ni celles en libéral pratiquant un tarif libre au-delà des plafonds.
Qu’en est-il des dispositifs d’aide exceptionnels liés au Covid-19 ?
Durant la pandémie, plusieurs aides temporaires avaient vu le jour pour soutenir la population. Parmi les plus marquantes, citons :
- La prise en charge de tout ou partie d’un accompagnement psychologique pour les jeunes (étudiants, adolescents), souvent via les services de santé universitaire.
- Des consultations gratuites ou à tarifs très réduits proposées par des associations, des collectivités ou même certaines entreprises.
- Vérifier si votre contrat prend en charge les consultations de psychologue.
- Confirmer s’il faut une prescription médicale (ce n’est pas toujours le cas avec les mutuelles).
- Se renseigner sur les plafonds annuels ou le nombre de séances remboursées.
- Les étudiants peuvent consulter gratuitement un psychologue via le dispositif Santé Psy Étudiants, en passant par leur médecin traitant ou par les services de santé universitaire. Attention : cette mesure a été reconduite plusieurs fois, mais sa pérennité dépendra des arbitrages budgétaires à venir.
- Les enfants et adolescents peuvent bénéficier de consultations remboursées dans le cadre du parcours MonPsy, mais également dans certains CMPP (Centres médico-psycho-pédagogiques).
- Les salariés ont parfois accès à des services de soutien psychologique via leur entreprise ou une plateforme externalisée (numéro vert, accès psy en ligne…). Un bénéfice non négligeable à valoriser quand il existe.
- Le titre de psychologue reconnu (inscription au registre Adeli de l’ARS obligatoire).
- Un partenariat actif avec le dispositif public (liste consultable en ligne sur monpsy.sante.gouv.fr).
- Ou un agrément de la mutuelle si le remboursement est prévu par votre contrat.
- Son courant de pensée : comportemental, analytique, systémique… Se renseigner vous aidera à savoir si l’approche vous correspond.
- Son expérience : certains psys sont spécialisés dans les troubles anxieux, le burnout, les adolescents, etc.
- Sa disponibilité : inutile de s’inscrire dans un suivi si les rendez-vous sont espacés de deux mois.
- Et bien sûr, la compatibilité avec votre budget si vous êtes en dehors des circuits remboursés.
La plupart de ces mesures ont été arrêtées avec la levée de l’état d’urgence sanitaire. Toutefois, certaines structures ont conservé des accompagnements spécifiques ou maintenu des tarifs solidaires. Cela vaut donc la peine de se renseigner localement, notamment auprès des maisons de santé, associations ou municipalités.
Et les mutuelles dans tout ça ? Des solutions complémentaires à la carte
Si vous disposez d’une mutuelle, elle peut compléter le remboursement proposé par l’Assurance Maladie, voire prendre en charge la totalité des séances dans certains cas. Mais attention, les modalités varient fortement selon les contrats.
Selon une étude menée par MeilleureAssurance en 2023, seulement 36 % des contrats d’entrée de gamme incluaient un remboursement des consultations en psychologie. À l’inverse, certains contrats premium peuvent aller jusqu’à 10 à 12 séances remboursées par an, à hauteur de 40 à 60 € par consultation.
Avant de consulter, il est donc essentiel de :
Bon à savoir : certaines mutuelles proposent aussi du coaching psychologique par téléphone ou en visio, intégré au contrat, sans avance de frais. Une alternative intéressante, surtout pour les personnes isolées ou en zone rurale.
Les cas particuliers : enfants, étudiants, salariés…
En parallèle des dispositifs nationaux et des remboursements via mutuelle, plusieurs publics bénéficient encore de solutions spécifiques :
Astuce : renseignez-vous auprès du service RH, la plupart des salariés ignorent complètement qu’ils disposent déjà d’un accompagnement psychologique inclus dans leur protection sociale d’entreprise.
Faut-il avancer les frais ? Tout dépend du circuit choisi
C’est souvent la première question que l’on se pose avant de consulter : vais-je devoir faire l’avance des frais ?
Dans le cadre du parcours MonPsy, les psychologues partenaires pratiquent le tiers payant, ce qui signifie que, dans certains cas, vous n’aurez rien à débourser si votre mutuelle couvre le complément.
En revanche, si vous consultez un psychologue libéral hors circuit MonPsy, vous devrez régler la consultation et envoyer ensuite la facture à votre mutuelle pour être remboursé(e) – si votre contrat le prévoit.
Conseil pratique : demandez toujours une facture détaillée mentionnant les informations nécessaires (nom du psychologue, numéro Adeli, date et durée de la consultation). Sans cela, la mutuelle peut refuser le remboursement.
Quels psychologues sont éligibles à un remboursement ?
Pas tous. Et c’est là que l’affaire se corse. Pour être remboursé(e) via MonPsy ou par certaines mutuelles, encore faut-il que le professionnel ait :
Les psychanalystes et les psychothérapeutes non certifiés n’ouvrent pas droit au remboursement sauf situations très spécifiques. Prudence donc, et n’hésitez pas à poser directement la question avant la prise de rendez-vous.
Comment bien choisir son psy pour une prise en charge efficace ?
Le remboursement est important, mais il ne fait pas tout. Pour que l’accompagnement soit réellement bénéfique, il faut aussi que le feeling passe avec le professionnel. Voici quelques critères à prendre en compte :
Un bon réflexe : faire une première séance exploratoire sans s’engager, et voir si vous vous sentez écouté(e) et compris(e). Parce qu’en matière de santé mentale, l’humain reste au cœur de l’équation.
Le mot de la fin : se faire aider n’est plus un luxe
Dans un contexte post-Covid où les incertitudes perdurent, prendre soin de sa santé mentale est une démarche pragmatique, et de plus en plus accessible. Si les dispositifs publics comme MonPsy ont leurs limites, ils ont le mérite d’exister. Et les mutuelles, bien que disparates dans leurs offres, tendent à élargir progressivement leurs garanties.
La clé reste de bien s’informer et d’oser franchir le pas. Se faire accompagner par un professionnel, ce n’est ni un caprice ni une faiblesse. C’est, au contraire, un acte de lucidité. Et probablement l’un des meilleurs investissements sur soi que l’on puisse faire en 2024.
